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mon univers littéraire décalé
15 décembre 2013

Dieu, les extraterrestres et moi (jour 57 et épilogue - FIN)

57ème jour

 

Nous sommes arrivés.

L’ombre d’une tête cornue se projette sur le mur d’enceinte, tout comme Nasia me l’avait décrite dans son rêve. Le coucher se soleil s’abat sur ce troisième jour de marche et nous avons atteint notre destination, enfin. Je ne sens même plus la fatigue dans mes jambes, tant le fait d’avoir accompli ce périple, sans autre raison que d’avoir la foi qu’il le fallait, me donne un sentiment jouissif de satisfaction.

Je suis fasciné par cette ombre diabolique qui glisse presque imperceptiblement sur cet immense mur.

Je me déplace afin d’en voir la source. Sur ma gauche, la base pratiquement cachée par les arbres fournis, se dresse un dôme dont deux antennes sortent, telles des cornes. Je souris en reprenant mon souffle. Je me retourne vers Nasia et lui prend la main en riant presque, lui montrant ce qui créé l’illusion. Sans dire un mot, elle regarde le dôme, puis le mur, et se met à rire elle-aussi, manifestement épuisée.

Une fine pluie commence à tomber, comme toutes celles de la partie ouest, bien plus froide et désagréable que celles des autres contrées.

Le dôme semble avoir une ouverture où nous pourrions nous mettre à l’abri.

-       « Viens »

 

Nasia n’hésite pas une seconde et me suit. La pluie tombe de plus en plus fort et nous courrons pour nous protéger. Effectivement, le dôme est une pièce ouverte et nous y pénétrons, rincés. Nous échangeons des regards complices comme deux enfants pris sous la pluie d’automne. Alors que je secoue ma tête pour faire tomber l’eau, je regarde finalement autour de moi.

-       « C’est un ordinateur » dis-je tout haut.

-       « C’est quoi, un ordinateur ? »

-       « Enfin, j’imagine que c’est un ordinateur, ça y ressemble. C’est une machine qui te permet d’avoir accès à plein de choses. Je ne sais pas trop à quels types d’informations ici… »

 

Nous nous rapprochons de la machine éteinte. Au-dessus de l’écran est gravé le nom de l’appareil semble t-il : IOA.

Avec précaution, je passe ma main sur l’écran et un vrombissement se met en route alors qu’il s’allume. Nasia fait un bond en arrière.

-       « C’est bon, ne t’inquiète pas, c’est juste un écran tactile »

 

Quatre menus apparaissent à l’écran :

1 – projet

2 – mémo

3 – protocole spécifique

4 – L’arbre des connaissances

 

-       « Nous ne devrions pas être ici… » me dit Nasia en scrutant l’obscurité qui s’est installée dehors, de plus en plus inquiète.

-       « Non, reste… »

 

J’essaye d’avoir un ton rassurant, mais je sens déjà l’accélération de mon battement cardiaque. La tentation d’appuyer sur le 4 est forte. L’arbre des connaissances était dans la bible l’arbre au fruit défendu, celui qui permettait d’être l’égal de Dieu.

Nasia se rapproche de moi et regarde les 4 sujets présentés. Puis elle me montre le nom gravé au-dessus :

-       « IOA ? Cela signifie quelque chose pour toi ? » me demande t-elle, la voix frêle.

-       « J’ai entendu dire que c’était l’un des tous premiers symboles de divinité, en fait, cela signifie celui qui sait tout sur le monde. Le I représente l’individu ; le O le monde, la terre ; et le A la connaissance… »

-       « Voulons-nous savoir ? »

-       « Que veux-tu dire ? »

-       « Nous sommes heureux, nous sommes bien ici. Avons-nous besoin de savoir le pourquoi et le comment de notre présence ? Les explications de Visiu ne suffisent-elles pas ? »

-       « Tu as peut-être raison… »

 

De sa main, elle caresse le sigle IOA, comme si le simple fait de le toucher lui donnerait la réponse qu’elle cherchait. Elle prit une profonde inspiration :

-       « Oui, je veux savoir »

 

Et elle appuie sur le programme 1 : Projet, enclenchant le système de lecture.

 

 

 

PROJET : Humanité 7

 

MEMO :

 

Rappel des postulats de départ :

 

- création de cet univers :                               14.000.000.000 années

- création de la planète Terre 6 :                    4.500.000.000 années

- création de la vie sur terre 6 :                       3.500.000.000 années

- lancement projet Humanité 6 sur terre 6 :      1.000.000 années

 

Le projet Humanité 6 a échoué au bout d’un million d’années, soit 24% de moins qu’Humanité 5, qui a été le meilleur résultat jusqu’ici. Comme pour les 5 premières expériences, l’Humanité 6 se conclut par un nouvel échec. Je pensais pourtant que cette fois-ci, grâce aux modifications génétiques apportées à la femelle, un équilibre puisse être trouvé à terme sur l’évolution de l’espèce.

 

Cependant, je me retrouve dans la même impasse  que lors des précédentes expériences :

 

-       L’incapacité de l’être humain à s’adapter à son environnement, contrairement à tous les autres animaux, reste insoluble.

-       D’autre part, la pulsion de destruction et d’autodestruction semble ancrée dans les gênes.

 

 

PROTOCOLE SPECIFIQUE :

 

Comme pour les six expériences précédentes, j’ai réussi à prélever un être humain sain avant l’extinction complète de l’espèce sur Terre 6. Le sujet a fait l’objet de l’étude préalable habituelle. La préparation psychologique semble l’avoir bien conditionné à optimiser les opportunités à disposition.

 

Le prélèvement costal a permis un nouveau cocktail génétique plus stable et la création d’une femelle portant en elle la capacité d’évolution de l’espèce.

 

Le projet Humanité 7 sur Terre 7 est lancé depuis 42 jours solaires.

 

 

 

 

ARBRE DES CONNAISSANCES :

 

Code vocal en attente…

 

 

Nasia et moi nous regardons. Une déferlante de pensées obscurcit mes pensées, les pièces d’un puzzle se mettent en place dans ma tête à une vitesse vertigineuse. Je tente le tout pour le tout :

« Visiu »

 

Code refusé

Deuxième essai

 

« Viii-siii-uuuu »

Mon cœur bat à tout rompre. La respiration de Nasia s’est arrêtée.

 

Echec

Personne non habilitée

Mode effacement

 

Au moment même où je lis ces deux derniers mots, la porte du dôme se referme et j’entends un sifflement qui emplit la pièce. Une sorte de poussière au parfum de lotus remplit nos poumons. Mes idées deviennent plus obscures, mes souvenirs se brouillent, je me rends compte que ma mémoire est en cours d’effacement, comme un disque dur. Je distingue la jeune femme qui tambourine à la porte du dôme, sans succès.

Il me semble me souvenir que je la connais.

Je dois la connaître, probablement.

Probablement, car je l’aime.

Je…

 

Une dernière pensée traverse mon esprit avant que tout ne s’efface :

 

 

 Dieu est un extraterrestre, scientifique raté, dont le sujet porte en lui l’échec de l’expérience.

 

 

 

Epilogue

 

Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit :

-       « Où es-tu ? »

 Il répondit :

-       « J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché »

 Et l'Éternel Dieu dit :

-       « Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? »

L'homme répondit :

-       « La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé »

Et l'Éternel Dieu dit à la femme :

-       « Pourquoi as-tu fait cela ? »

-       « Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé »

L'Éternel Dieu dit au serpent :

-       « Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon »

Il dit à la femme :

-       « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi »

Il dit à l'homme :

-       « Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre : Tu n'en mangeras point ! Le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière »

Adam donna à sa femme le nom d'Eve : car elle a été la mère de tous les vivants. L'Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.

L'Éternel Dieu dit :

-       « Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement »

Et l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Éden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. C'est ainsi qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.

 

Fin

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  • Bienvenue dans ce blog où je souhaite exprimer des activités artistiques différentes comme l'écriture. Mes univers hors littérature classique ou contemporaine vont de la Science-Fiction à l'Anticipation, ou à des idées plus décalées, juste pour le fun :-)
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