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mon univers littéraire décalé
28 novembre 2013

Dieu, les Extraterrestres et moi (jour 1)

1er jour

 

Je me réveille, je reste un moment sans ouvrir les yeux, dégustant le plaisir de me sentir plus relaxé que je ne l’avais jamais été de toute ma vie. Je me souviens vaguement de la veille avec cette impression bizarre que quelque chose d’important m’est arrivé. Lentement, mais avec de plus en plus de précisions, les souvenirs affluent : je me promenais seul le long du bief de mon village, profitant de la douce chaleur estivale icaunaise de cette fin aout 2012. Je me sentais serein, le bruit de l’eau des sources m’a toujours apaisé.

Et puis, il y a eu cette impression.Etrange impression que quelque chose d’imminent allait se passer. C’était vraiment plus une sensation instinctive qu’une réelle pensée. C’était presque animal. Une douce lumière m’a envahie, venant du ciel. J’ai regardé avec difficulté quelle en était l’origine et j’ai vaguement distingué une forme ovale massive occultant le ciel. Son centre rayonnait. Je ne pouvais détacher mes yeux de cette douce lumière.

J’étais bien.

Et puis plus rien.

 

J’ouvre les yeux en un sursaut. Le plafond est d’un blanc immaculé. Lentement, je me relève sur un coude et observe autour de moi :

« Mais qu’est-ce que c’est que ce bins ? Je suis où là ? »

La pièce est totalement blanche, presque incandescente. Genre un mauvais remake de l’époque minimaliste, avec une forte inspiration de la chambre dans la scène finale de 2001 l’Odyssée de l’Espace. Enfin au moins, tout n’est pas couleur taupe, c’est déjà pas mal. Je prends un moment pour réfléchir quand même si je n’ai pas pris de drogues la veille, ou si on ne m’a pas donné des champignons hallucinogènes en apéro. Manifestement non, je suis bien conscient. Je me relève un peu plus et m’assied sur le matelas en suspension.

 

Au fond de la pièce, un grand rectangle s’allume et une forme s’avance.

« Ca y est, je suis mort ! » est la première pensée qui me traverse l’esprit. « En tout cas, si jamais c’est le cas, les anges sont plutôt moches ». L’être bizarre s’approche de moi, vaguement humanoïde mais tu peux oublier les ailes, l’auréole et tout le tralala. De gros yeux, une bouche que même le collagène à forte dose ne saurait atteindre, un front chauve en poire et une démarche à faire pâlir Aldo Maccione.

 

-       « C’est bien, vous êtes enfin réveillé, votre timing est parfait » me dit la chose avec un rictus qui peut vouloir dire « je suis content » ou « je vais vous manger »

-       « Je comprends ce que vous dites ! »

 

Le son de propre voix me paraît bizarre tout à coup, comme si je l’entendais réellement pour la première fois.

-       « Nous vous avons injecté une substance qui permet de nous comprendre, effectivement »

-       « Mais je suis où là ? Et vous êtes qui ? »

-       « Je suis Visiu et vous êtes sur ma planète. La planète Gé. Nous vous avons enlevé »

-       « Pourquoi moi ? »

 

Bah oui, c’est vrai : Pourquoi moi ???

Non seulement je n’ai rien demandé, en plus je ne crois pas aux extraterrestres, et je ne vois vraiment pas pourquoi je les intéresserais. Je suis consultant en organisation d’entreprises, pas de quoi exciter un alien quand même !

-       « Pourquoi pas » me répond t-il avec la même grimace, l’effronté.

-       « Vous êtes bien un extraterrestre ? »

-       « Non, VOUS êtes un extraGéen »

-       « Okay, on va pas polémiquer sur les termes ».

 Il commençait déjà à me chauffer.

 

Prenant un peu plus d’assurance, je me mets debout et, les mains sur les hanches, d’un air très décidé, je lui dis :

-       « Bon, c’est pas le tout, mais il faut que je rentre moi. C’était bien sympa la rencontre du troisième type mais là, désolé, j’ai des trucs à faire sur Terre »

-       « Ca ne va pas être possible » me répond t-il avec une gène manifeste.

-       « Comment ça pas possible ? »

J’aime bien quand je prends ma grosse voix, ça fait généralement peur aux gamins.

-       « On est en panne de vaisseau »

-       « Vous n’allez quand même pas me faire le coup de la panne ! C’est une plaisanterie ! »

-       « Oui, c’est une plaisanterie »

-       « Ah bah c’est bien, au moins on a quelque chose en commun, vous avez le sens de l‘humour… »

-       « Parce que vous l’avez aussi ? »

-       « Evidemment : C’est une blonde et une brune qui se promènent dans la campagne et la blonde regarde dans le ciel et dit « Oh, t’as vu, y’a UNE avion ! » et la brune qui répond « C’est UN avion ». La blonde regarde plus attentivement et admirative lui dit : « Dis donc, t’as l’œil »

 

Visiu reste un moment sans qu’aucune nouvelle expression ne traverse son visage. C’est probablement leur manière de rire… Un rire intérieur, comme on dit chez nous. Puis, il me dit :

« Sur votre planète, les êtres vivants aux cheveux foncés ont une meilleure vue que ceux aux cheveux clairs ? »

 

Mais qu’ils sont cons ces extraterrestres.

 

Très pensif, il fait demi tour et disparaît dans la lumière.

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  • Bienvenue dans ce blog où je souhaite exprimer des activités artistiques différentes comme l'écriture. Mes univers hors littérature classique ou contemporaine vont de la Science-Fiction à l'Anticipation, ou à des idées plus décalées, juste pour le fun :-)
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